GE, Grand Est

Grand Est

Séminaire de lancement de L’ALLIANCE SCIENCES SOCIÉTÉ

mardi 13 novembre 2012

Le 17 novembre 2012 de 9h30 à 18h30, des associations soucieuses de s’investir dans une nouvelle politique de recherche et d’enseignement supérieur, nécessité par l’évolution de nos sociétés, organisent un séminaire national à destination des responsables élus et administratifs en charge de cette politique, sur le plan national aussi bien que régional.


À l’occasion des Assises de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche (ESR), les associations et institutions signataires du présent courrier organisent le samedi 17 novembre un séminaire national « Sciences, société » dont la fonction est de contribuer à la future loi d’orientation de l’ESR.

Lors de ces Assises, et au-delà de la concertation avec les établissements et organisations représentatives du secteur, nous avons constaté une sous-évaluation préoccupante des enjeux des sciences en société, qui pourtant constituent un périmètre d’actions, d’initiatives et d’expérimentations stratégiques à l’échelle du pays, qui touchent à l’ensemble des questions ouvertes par ces Assises. Que ce soit lors des auditions nationales ou à l’occasion des événements organisés en région, ces questions ont été le plus souvent minimisées.

Or, nos politiques publiques reposent très largement sur une vision qui date de trente ans, fixée en 1982 par la loi d’orientation de la recherche. Depuis, l’Etat, de même que la quasi-totalité des collectivités locales et territoriales, de nombreuses Autorités Administratives Indépendantes et des Chambres Consulaires, n’ont pas fait évoluer leur doctrine malgré de nombreuses tentatives éparses et peu capitalisées. Nous en sommes toujours à une appréhension des enjeux, soit par le prisme étroit et insatisfaisant de la Culture Scientifique, Technique et Industrielle, soit par l’idée également insatisfaisante, et amenée à vieillir rapidement, d’une modernisation des relations sciences et société réduite au développement de l’innovation et par accroissement des pressions sur tous les acteurs.

La politique de culture scientifique a porté ses fruits et a eu sa pertinence dans le passé. Elle se situait dans la légitimité de la lutte, toujours actuelle, contre l’obscurantisme. Mais elle n’a pas su suivre les évolutions actuelles de la demande de la société à l’endroit de la science. L’idée actuelle d’une modernisation des rapports sciences et société réduite à l’accroissement des performances et au développement d’un marché de l’expertise et de l’innovation, est également une insuffisance face à quantité d’enjeux plus fondamentaux : en quoi la science participe-t-elle à des sociétés plus solidaires et fraternelles ?

Il nous paraît temps de poser les bases claires et ambitieuses d’une politique publique de la place des Sciences au sein de nos sociétés.

Le succès de la feuille de route dont il est question lors des Assises de l’ESR se joue, au-delà de la recherche de l’excellence scientifique, également dans des logiques d’articulation entre les établissements d’ESR et les forces sociales, culturelles et économiques de nos territoires, dans leur diversité. C’est ce qui leur donne leur légitimité sociale, ce qui les rend acceptables. Elle s’appuie aussi sur d’autres visions de ce qui se joue à l’échelle internationale qui, elles aussi, font innovation. La France doit marcher sur ses deux pieds : résilience/cohésion et place dans un monde plus solidaire. Dans ces deux domaines, une action du Ministère de l’ESR est requise. Depuis une quinzaine d’années, plus de 50% des emplois créés en France émanent des secteurs non marchands et associatifs, viviers d’emplois pour des dizaines de milliers de jeunes diplômés ou ayant décroché de l’enseignement supérieur. La puissance publique, au premier rang de laquelle le ministère de l’ESR n’en a pas encore tiré les conséquences en termes législatifs et d’évolution de ses politiques. La place des acteurs du secteur non marchand et de l’économie sociale et solidaire dans la mobilisation en faveur de toutes les formes d’innovation sociales et technologiques, dans une logique de soutenabilité sociale, écologique et démocratique, doit être valorisée, légitimée et considérée à hauteur de ce qu’elle représente pour la cohésion et la vitalité de notre pays. La loi d’orientation de l’ESR doit permettre de réorienter les dynamiques enclenchées depuis trente ans.

Nous mesurons le monde qui sépare les années 1980 des années 2010. Les cosignataires, qu’ils représentent l’éducation populaire aux sciences et par les sciences, l’Economie sociale et solidaire, le monde numérique, celui du design (création industrielle), l’expertise citoyenne, de nouveaux médias, les promoteurs des sciences coopératives, participatives et citoyennes, les acteurs engagés dans la socialisation des enjeux technoscientifiques, l’affirment ici : de nouvelles institutions sont nécessaires.

Il est de la plus haute importance que le gouvernement en prenne la mesure et ne laisse passer une chance historique de créer des synergies entre les différentes légitimités qui s’expriment dans les rapports sciences/technologie/société. Nos contributions passent par des propositions institutionnelles simples, compréhensibles, et efficaces, et ce au niveau de l’Etat. Elles seront présentées le 17 novembre.

Une telle évolution s’impose et est possible dans le cadre budgétaire contraint qui est le nôtre. Elle aura un « rendement » social, économique et culturel de première ampleur. Certains sont tentés de déléguer (reléguer ?) in extenso l’ensemble de ces politiques aux seules collectivités locales et territoriales, dans le cadre de la prochaine loi de décentralisation. Rien ne serait plus simple. Rien ne serait plus contre-productif et aussi destructeur pour l’emploi tout simplement. Malgré leur importance, les activités que nous représentons restent en France le parent pauvre des politiques de recherche et d’innovation, ce qui limite leur impact. De nouveaux agencements institutionnels s’imposent.

Sur le fond, une grande partie de l’avenir de l’ESR repose sur ses synergies avec les acteurs sociaux, éducatifs et culturels du pays. Que ce soit en terme de formation initiale et continue de nos jeunes (et moins jeunes) concitoyens, décrocheurs ou non, que ce soit en terme de débouchés d’emplois, que ce soit en termes de choix d’investissements de l’Etat et des collectivités locales et territoriales, le secteur non-marchand constitue probablement un des vastes champs de gisement d’aspirations et d’innovations dans l’époque de transitions que nous connaissons. Il n’est pas le seul, certes, mais il demeure le seul à être aussi marginalisé, pour ne pas dire disqualifié.

À l’occasion de cette journée, nous finaliserons et présenterons nos propositions, résultat d’un travail entre acteurs de la société civile - mouvements d’éducation populaire pour la plupart - et établissements d’enseignement supérieur et de recherche.

CNAM, 2 rue conté salon d’honneur salle 37-1-50 (escalier 37, 1er étage, salle 50)

Contact : alliancesciencessociete@gmail.com

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