L’inégalité sociale sévit aussi dans l’exposition aux nuisances : bruit, pollution, déchets, produits chimiques… affectent bien plus souvent les pauvres.
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Dans les grande Ville, les populations socialement défavorisées sont bien plus touchées que les autres par la pollution au dioxyde d’azote, selon l’équipe de recherche Equit’Area. Conséquence pour ces personnes : « On constate une augmentation de 15 à 30 % des nouveaux cas d’asthme chez l’enfant et des pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires fréquentes chez les adultes âgés de 65 ans et plus », explique l’économiste Éloi Laurent dans l’essai collectif les Inégalités environnementales. À Paris, les quartiers huppés sont aussi concernés, mais… « les publics qui y résident sont bien moins affectés que les groupes sociaux qui habitent les quartiers défavorisés eux aussi exposés », poursuit Éloi Laurent, citant une étude réalisée en 2015.
Il existe en France près de 700 sites industriels classés « Seveso ». « Les deux tiers de la population exposée demeurent dans les zones urbaines sensibles », selon le rapport du Cese. Ce phénomène est aussi constaté à la campagne : la Meuse, territoire fortement rural et agricole, a été choisie pour accueillir le projet d’enfouissement des déchets radioactifs, à Bure.
Depuis plus de dix ans, des chercheurs essaient de mettre au point des indicateurs des inégalités environnementales, tenant compte de nombreux facteurs (pesticides, pollution de l’eau, de l’air, etc.). « Pour l’instant, on sait jute qu’on ne sait rien. La génétique n’explique que 5 à 10 % des maladies chroniques, et le reste vient de l’environnement. On parle d’“exposome”, en opposition au génome. Mais les situations sont tellement contrastées et complexes qu’on ne peut pas avoir de certitude,ni donner de tendance globale », explique à Reporterre Julien Caudeville, chercheur à l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris).
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