Le Forum Mondial Sciences et Démocratie (FMSD) est le résultat d’une initiative lancée en 2007 en réponse au manque avéré de dialogue politique entre les institutions scientifiques et les acteurs sociaux sur les enjeux contemporains des rapports entre les sciences et nos sociétés au niveau international. Cela s’est concrétisé par un appel définissant les grandes orientations politiques d’un processus permanent et inclusif réunissant une grande diversité d’acteurs (mouvements sociaux, scientifiques et universitaires, étudiants et enseignants, institutions, ONG...).
La 1ère édition du FMSD à Belém (Brésil), en 2009, a été celle de l’apprentissage mutuel entre des acteurs aux origines culturelles et politiques diverses. La 2e édition, qui s’est tenue à Dakar (Sénégal) en 2011, ambitionnait d’aller plus loin encore dans le dialogue en vue de la structuration de réseaux, de l’identification de plaidoyers qui pourraient être menés conjointement et de la définition d’agendas voire de programmes communs entre les acteurs et organisations impliqués. Le Sommet des Peuples à Rio en juin 2012 où se sont retrouvées des organisations du FMSD a montré qu’il fallait désormais aller plus loin à la fois dans l’expression des idées portées par le FMSD et d’envisager des espaces permanents de formation et d’écoute aux niveaux nationaux, continentaux et internationaux pour faire face à une situation des plus complexes.
Et pour cause, les sciences et les technologies sont des faits sociaux et culturels. Elles pèsent de tout leur poids sur notre vision du monde, les orientations de nos sociétés, sur des échelles de temps souvent incompatibles avec le rythme de nos démocraties contemporaines. Comme les choix effectués dans les années 1970 pèsent en ce début de 21e siècle, ceux d’aujourd’hui influeront sur les trajectoires de nos sociétés pour les cinquante ans à venir.
Prioriser une recherche entendue d’abord comme vecteur de compétitivité du pays, comme source d’innovation technologique au détriment d’un soutien aux sciences humaines et sociales et aux humanités relève d’une certaine vision de l’économie, de la société, du savoir et de la richesse ; n’évoquer que les innovations technologiques en passant sous silence les innovations socio-économiques (soit la capacité du corps social à inventer des modes d’organisation, de production et distribution) sont des choix. Ils ne sont pas les seuls.
De leur côté, les acteurs de la société civile agissent le plus souvent en aval d’innovations technologiques, sous forme de veille ou de contre-expertise, sans questionner encore suffisamment l’impact et la construction des programmes de recherche.
Aussi, pour aller plus loin et dépasser ces états de fait, nous envisageons de porter à Tunis du 23 au 25 mars 2013 les questions relevant du champ « sciences et sociétés » au travers des problématiques suivantes (liste non exhaustive) :
• repenser l’université du 21e siècle ;
• structurer des formations hybrides, passerelles de qualification permanentes entre université et monde social ;
• remédier au chômage des jeunes diplômés ;
• mener des campagnes de plaidoyer thématiques (eau, technologies émergentes…) ;
• mettre en place des dispositifs publics et/ou privés favorisant les initiatives des jeunes ;
• travailler à la responsabilité sociétale des travailleurs scientifiques et des enseignants ;
• « institutionnaliser » les problématiques du FMSD au travers de structures adaptées comme des « universités populaires » par exemple.
Un groupe de travail dans l’Est c’est constitué, n’hésitez pas à le rejoindre en contactant c.bourdon@lespetitsdebrouillards.org
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